Par Mareme Camara Badiane
Si on parlait de…
UNE JEUNESSE DÉSABUSÉE, A QUI LA FAUTE ?
« Dokhal dokhou bandit » marche comme un bandit !
« Nékatoul réwandé dama con.. »ce n’est plus de l’impolitesse, je suis con…et tant d’autres paroles qui reflètent le mental des jeunes d’aujourd’hui. Le flow est là, je n’en disconviens pas ! Même moi je bouge sur ces sons ! Mais en suivant les actualités depuis le couvre feu, je me pose des questions sur cette jeunesse qui ne demande qu’à apprendre. Pourquoi tant de violence ? A qui la faute ? Et si on en parlait ?
La situation du chômage des jeunes, la précarité de leur travail, peut les pousser à agir ainsi, mais allons plus loin encore .
Oui, allons plus loin, il y’a vingt cinq ans, par exemple, ces jeunes étaient à quel niveau ? Avons nous assez éduqué nos enfants ? Leur avons nous inculqué les valeurs d’un bon citoyen ?
Des enfants allant à l’école sans passion, ni envie. Des enfants livrés à eux mêmes car ayant des parents qui quittent très tôt la maison pour aller au travail et revenant très tard le soir. Voici le cliché de cette jeunesse.
L’école, cet endroit qui devrait être la deuxième maison de l’enfant n’est pas leur lieu favori. En effet, l’inadéquation entre l’enseignement et les besoins réels des jeunes, favorise l’absentéisme scolaire, empêche l’école de suppléer à la carence en éducation de base familiale. Ainsi, l’enfant finit par quitter les bancs et n’a aucune autre perspective d’avenir. Il va trimballer dans la rue et faire des sots métiers pour gagner sa vie. Cet enfant risque de se perdre en route car personne ne le guide, ni parents, ni oncle, ni aucun membre de sa famille.
Et les parents dans tout ça, ils sont occupés, tous les deux à chercher toujours plus d’argent pour que leurs enfants ne manquent de rien, pour que leur niveau de vie soit plaisant. Par contre ce qu’ils oublient, c’est que l’éducation ne consiste pas à mettre son enfant dans une bonne école seulement, il y’a aussi et surtout l’éducation de base. Cela consiste à inculquer les bonnes manières à son enfant, cela consiste à lui apprendre à respecter son aîné, cela consiste à aider son enfant à devenir un bon citoyen.
D’un autre côté le désengagement des parents, la surveillance insuffisante, les abus ou violences au sein de la famille, ou la surprotection, sont autant de risques pour qu’un enfant dévie vers le mauvais côté.
Les parents doivent assumer leurs responsabilités et prendre en main l’éducation de leurs enfants. Les parents doivent veiller sur les fréquentations de leurs enfants. Les parents surprotecteurs doivent revoir leur stratégies et être plus fermes envers leurs enfants. A cause d’une éducation surprotectrice, ces enfants seront incapables de développer leur estime de soi, ils n’accepteront jamais l’échec et ne prendront jamais leur responsabilité. Ainsi un enfant surprotégé sera facilement influençable.
Pour revenir à l’actualité, les jeunes sortis contester contre le couvre feu sont condamnables à tout égards. Cependant, leur réaction montre qu’ils veulent être écoutés et pris en compte, ce qui n’est pas le cas. A nous parents, éducateurs, de prendre nos responsabilités pour que la future génération ne devienne pas si désabusée, si incivique ou si coléreuse. Apprenons à nos enfants à respecter un bien commun ou le bien d’autrui, apprenons leur à exprimer leur colère autrement que par la violence dès leur plus jeune âge.
La famille et l’entourage, jouent des rôles importants pour un développement émotionnel et social harmonieux de l’enfant.
L’avenir d’une famille, d’un pays ou d’un continent appartient à une jeunesse consciente. Aidons cette jeunesse à être meilleure et plus consciente.
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