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M. El hadji Malick Badji Secrétaire général du Rassemblement Démocratique des Républicains (RDR) Appel à une initiative sénégalaise pour la paix Israélo-palestinienne

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Depuis quelques jours des pluies de bombes et de roquettes s’abattent sans discontinuité en Palestine. Dans la poudrière du Proche-Orient, les envois de roquettes en territoire israélien, les frappes aériennes sur Gaza, les manifestations de colère en Cisjordanie, les affrontements intercommunautaires opposant arabes et juifs israéliens font craindre le pire. D’autant plus que depuis le début des violences le bilan se dresse à plus de 130 morts dont au moins 120 du seul côté palestinien; les enfants payant un lourd tribut de ce massacre.
L’origine immédiate de ce énième épisode du conflit israélo-palestinienne est la décision de la Cour suprême d’Israël concernant les expulsions de Palestiniens à Cheikh Jarrah, quartier de Jérusalem-Est, pour les remplacer par des familles juives, les affrontements qui s’en suivent entre manifestants palestiniens et police israélienne firent plus de 300 blessés, pour la plupart des civils palestiniens.
Les condamnations diverses et les appels à la paix ont fusé de part et d’autre dans le monde. Au Sénégal, à l’occasion de la célébration concomitante de la fin du ramadan et de l’Ascension, le président Macky Sall a appelé, le jeudi 13 mai à une « désescalade afin que la paix revienne et que les discussions saines et sereines puissent être engagées entre ces deux communautés dans le respect du droit international. Le Président de la république souligne également : « Israël est également un partenaire. Nous l’invitons à tenir compte de la situation et à agir dans le sens de l’apaisement ». Dans un communiqué publié par ailleurs, le gouvernement « condamne le recours à la violence sous toutes ses formes » entre Israël et les Palestiniens, et « réitère son attachement à l’avènement d’un État palestinien viable coexistant avec l’État d’Israël ».
La violence de ces derniers jours nous a obligé à tourner nos regards vers cette plaie béante de l’histoire contemporaine. Mais pour que le Sénégal joue un rôle vraiment constructif, il devra regarder bien au-delà des bombes. Le gouvernement du Sénégal doit être l’artisan d’une initiative pour la paix. Si elle en a l’expérience diplomatique et les capacités de négociation, notre pays a surtout « l’oreille » des deux belligérants.
Du côté palestinien, le Sénégal, pays dont 95% de sa population est musulmane, a des atouts importants du point de vue culturel et historique. « Terre de transition et de synthèse culturelles entre le Maghreb et l’Afrique bantoue, la bande sahélienne dans laquelle s’insère le Sénégal affiche depuis longtemps, une proximité affective, spirituelle et politique avec le monde arabe ». En outre, le Sénégal préside depuis sa création, en 1975, le Comité onusien pour les droits inaliénables du peuple palestinien. En plus de cet organe « très actif dans la dénonciation de la politique de colonisation israélienne », notre pays est également membre du Comité Al Qodds créé en juin 1975 par l’Organisation de la conférence islamique dont la mission est de « veiller sur la délicate situation de Jérusalem-Est, cible d’une politique de colonisation, qui abrite la troisième mosquée la plus sainte en Islam et où les Palestiniens voudraient établir la capitale de leur État ».
Du côté israélien, les relations ont été excellentes entre 1960 et 1966. Israël a été le quatrième pays au monde à reconnaitre le nouvel État sénégalais. Admirateur du « destin singulier du peuple juif », Léopold Sédar Senghor a été à « l’origine de la première tentative de médiation africaine pour tenter de régler le conflit israélo-arabe ». Bien que les relations avec ce pays aient connu des variations le Sénégal a toujours entretenues des relations saines et sincères avec Israël.
Dans cette période où les ennemis de la paix tapis dans l’ombre attisent les braises, nous en appelons au Président de la République du Sénégal, son excellence Macky Sall et au Président du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), son excellence M. Idrissa Seck. 
Au nom du Rassemblement Démocratique des Républicains (RDR), nous les appelons à mettre en place une initiative sénégalaise pour la paix Israélo-palestinienne. Une telle démarche devrait réunir autour de la table l’État d’Israël et tous les acteurs politiques palestiniens sans exclusion. Les acteurs internationaux ayant une influence sur les différents partis en conflit seraient invités à jouer un rôle de conciliateur. La feuille de route pour la paix devrait aller au moins aussi loin que l’accord d’Oslo qui préconisait un État palestinien autonome dans le cadre d’une solution à deux États. Le Sénégal, fort de son expérience diplomatique et de sa proximité avec tous les acteurs du conflit a les ressources pour mener à bout un mandat de réconciliation et de paix. 

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